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MÉFIEZ-VOUS DES SCRIBES, C'EST MATHÉMATIQUES(fermaton.overblog.com)

1 Décembre 2015, 02:59am

Publié par clovis simard

MÉFIEZ-VOUS DES SCRIBES, C'EST MATHÉMATIQUES(fermaton.overblog.com)
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LAUZON

Faut arrêter d’insulter les crapules à cravate (2)

LÉO-PAUL LAUZON

Lucien Bouchard l’a dit

Dans une opinion qu’il a publiée dans La Presse du 25 octobre 2005, Lucien Bouchard, qui veut léguer en héritage aux générations futures le gaz de schiste et procéder à la dérèglementation du marché du travail afin que les syndiqués coupent dans leurs conditions de travail, l’a dit solennellement et fermement : « Non aux insultes. La solution aux problèmes du Québec ne se trouve pas du côté de la hargne, du cynisme, de l’injure et de la vulgarité, mais dans le respect des interlocuteurs et de la réalité ». Peut-être que pour monsieur Bouchard, l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux n’est point un problème au Québec, mais qu’ils font plutôt partie de la réalité, comme il le souligne. Mais monsieur Bouchard, si vous ne voulez pas que l’on insulte qui que ce soit, comment alors appeler un voleur, un corrupteur ou un arnaqueur? Ça dépend probablement de son statut dans la société.

Monsieur Bouchard, même Jésus n’aurait trouvé grâce à vos yeux (de même que le pape François), car il a eu des paroles très dures envers tous ces magouilleurs et exploitations crasses. Tiens, à cet effet, prenons ces paroles du Christ extraites de l’Évangile selon saint Marc et reprisent à l’église le 8 novembre : « Jésus disait : “Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues, et les places d’honneur dans les diners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement : ils seront d’autant plus sévèrement condamnés” » Ça revient, n’est-ce pas monsieur Bouchard, à les traiter de profiteurs et d’hypocrites. Oh, oh, ça, c’est pas gentil Jésus. Vous allez faire fâcher notre moraliste en chef.

Prenons le cas de Bombardier
Bombardier fait dans l’évasion fiscale, pour ses opérations rentables, au Luxembourg, mais comme le souligne le titre de l’article de La Presse du 11 décembre 2014 : « Bombardier n’est pas seule au Luxembourg ». Elle a avec elle des entrepreneurs très respectables de notre Québec inc. qui ont, eux aussi, un petit pied-à-terre à cet endroit. Mentionnons Alimentation Couche-Tard, Saputo, Gaz Métro, Cascades, Cirque du Soleil, Transat et d’autres. Comme ils sont plusieurs vénérables fleurons québécois au Luxembourg, et pas seulement Bombardier, c’est donc moins grave et faut donc s’abstenir de verser dans l’insulte. Trente entreprises québécoises au Luxembourg, ça fait seulement partie de la réalité normale et ça serait faire preuve de lucidité de votre part de ne pas en faire tout un plat. De toute façon, notre banquier ministre libéral des finances, Carlos Leitao, un gars qui s’y connait dans les paradis fiscaux, a dit qu’il était pour enquêter : « Revenu Québec vérifiera si Bombardier échappe au fisc » (Le Devoir, 11 décembre
2014).

Un an plus tard au Québec, toujours pas de nouvelles sur les enquêtes menées par Carlos Leitao et par Revenu Québec. Ti-train va loin! Il ne doit avoir rien de répréhensible, car Philippe Couillard vient d’allonger à Bombardier 1,3 milliard de dollars en fonds publics, c’est-à-dire de l’argent provenant directement des poches des Québécois. Quand c’est pour aider le privé et nos fiers entrepreneurs, le PLQ ne regarde pas la dépense et ne se préoccupe pas de la dette publique qui, pourtant, selon le patronat et les libéraux, est censée avoir atteint des hauteurs stratosphériques. « Le nom de Bombardier est associé à un système de collusion au Brésil » (Le Devoir, 16 juillet 2013). Bah, c’est comme au Québec. Ça fait encore partie de la réalité comme l’a si bien dit Lulu Bouchard et faut pas s’énerver avec ça.

Parlant de corruption et de collusion
La corruption et la collusion pratiquées allègrement par nos entrepreneurs, avec la bénédiction tacite de nos élus, a coûté au fil des ans aux Québécois, entre 30 et 50 milliards de dollars (Le Devoir, 29 juin 2013). Mais est-ce que vraiment un crime? La corruption et la collusion, est-ce tout simplement un mal nécessaire inscrit dans les lois naturelles du marché? Peut-être que pour que nos entrepreneurs nous créent tant de richesse, faut obligatoirement incorporer une grosse pincée de corruption et une cuillère à soupe de collusion dans le système afin de pouvoir créer un ordre général? Fâchez-vous pas et surtout ne me criez pas des noms, qui pourraient s’apparenter à des insultes, sinon je vais vous dénoncer à Lucien Bouchard. Je fais juste vous le demander. Je réfléchis à voix haute
, quoi!

De toute façon, collusion, corruption, évasion fiscale ou pas, comme l’a si brillamment dit le président de Coveo : « Il faut arrêter d’écœurer les entrepreneurs » (Les Affaires, 22 décembre 2012). Faut arrêter d’être mesquins et ingrats envers nos créateurs de richesse et arrêter de les importuner pour des peccadilles de milliards de dollars « investis » dans la corruption, la collusion et les paradis fiscaux. Même que mon guide spirituel Jean-Philippe Décarie de La Presse l’a courageusement mentionné dans sa chronique du 22 mars 2014 : « Libérer les entrepreneurs ». Je vous le répète, faut pas les énerver même s’ils font dans les magouilles et même dans la fraude. Ils n’ont tout de même pas tiré personne, hein? Libérer nos entrepreneurs, comme l’a dit si bien dit Jean-Philippe Décarie et aussi, la transcendante p.d.g. de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Françoise Bertrand : « Des entrepreneurs pris en otage ». (Le Devoir, 22 décembre 2010). C’est limpide comme de l’eau de roche, mais pas une roche du fleuve Saint-Laurent à Montréal : des entrepreneurs pris en otages, c’est courageux et louable de vouloir les libérer. Des entrepreneurs pris en otage par qui au juste? Je vous le demande. Laissez-moi y penser comme il le faut. Y doit avoir là-dedans, comme d’habitude, des syndicats, des écologistes, des catholiques qui prennent comme modèle le pape François, des groupes communautaires et des socialistes. Et oui des socialistes. Des socialistes au Québec, ouache!

Remettre le « meter » à zéro
Mettons que la corruption et la collusion, c’est pas un bel exemple à donner à nos enfants et que ça peut jeter ombrage quelque peu aux immenses succès « collectifs » de nos entrepreneurs. La solution est alors très simple comme l’a si bien dit le président gestionnaire de portefeuilles, l’imperturbable Jean-Luc Landry, dans son opinion parue dans La Presse du 21 septembre 2011 : « Ce n’est pas la solution. Plutôt qu’une commission d’enquête, déclarons l’amnistie pour le passé et changeons le système ». En gros, soyons miséricordieux et pardonnons à ces entrepreneurs qui nous ont volé des milliards et des milliards de dollars que l’on n’a pas pour investir dans nos services publics comme les garderies, les écoles, les hôpitaux, les routes, les aqueducs, etc. Remettons le compteur à zéro et oublions le passé. Bah, faut pas toujours vivre dans le passé. Faut aller de l
’avant.

L’autre clairvoyante solution pour mettre fin à la corruption, vient d’un ex-cadre de l’Institut économique de Montréal (IEDM), André Valiquette, tel qu’il l’a élaborée dans son opinion du 3 août 2013 parue encore une fois dans La Presse : « L’autre approche anticorruption ». L’autre approche selon ce bollé, c’est à la fois simple et songé : on n’a qu’a cédé tous les biens publics au privé. Plus lucide que cet ancien de l’IEDM, tu meurs drette-là.

Pis comme l’a dit le directeur général de Pavages Maska : « Sans collusion, les petits vont mourir » (Le Journal de Montréal, 15 avril 2014). Les Québécois doivent être solidaires des petits entrepreneurs et payer, sinon ils vont péter au frette.


Du bon monde pareil
Tiens prenons l’architecte de la collusion entre les firmes de génie, Bernard Trépanier, il l’a bien dit : « J’essayais de répartir ça égal » (La Presse, 28 mars 2013). Un voleur peut-être, mais très noble. Répartir également le butin entre les malfrats, moi je trouve ça juste et éthique et même soci
aliste.

Frank Zampino, l’ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, voilà une autre charmante personne bien intentionnée même s’il a fait de la corruption son sport national : « Pour Zampino, il est normal de remercier ses amis » (Le Presse, 15 mars 2002). Des amis voleurs, mais qu’importe, faut pas faire preuve d’ingratitude avec ceux qui vous nourrissent. Comme il l’a si bien dit : « Ce ne sont pas les assistés sociaux qui vont financer nos campagnes électorales! » Si, monsieur Zampino, les assistés sociaux corporatifs financent beaucoup les parties politiques afin de recevoir en cadeau plus de notre argent.

De toute façon dans la vie, faut pas faire sa sainte-nitouche et être plus catholique que le pape, car c’est pas bon pour la business, comme l’a si merveilleusement dit l’entrepreneur Pierre Pomerleau :
« L’attention “exagérée” à l’éthique nuit au Québec » (La Presse, 22 février 2012). L’ex-chroniqueur à La Presse, le sublime Gaétan Frigon l’avait dit autrement : « La mode est de laver plus blanc que blanc ». Je le répète, faut s’y faire et les laisser nous arnaquer paisiblement sans rouspéter et surtout sans les insulter, quitte à laminer nos « généreux » programmes sociaux, des « vaches sacrées » que disent plusieurs de nos abonnés à la corruption. La corruption, la collusion, les paradis fiscaux, y font ça pour contrer l’immobilisme au Québec et pour moderniser la province. Quand Couillard dit qu’il veut faire les choses autrement et que le petit fou du roi Martin Coiteux mentionne qu’il veut faire entrer le Québec dans le 21ième siècle, ça rime avec collusion, corruption, paradis fiscaux, privatisation, dérèglementation, subvention, défiscalisatio
n, etc.

De toute façon, faites une croix sur les 30 à 50 milliards de dollars volés par le biais de la corruption et de la collusion, puisque notre téméraire président libéral du Conseil du trésor l’a dit : « Coiteux ne compte pas sur l’argent de la collusion » (La Presse, 17 octobre 2014). Les libéraux, du monde qui sait vivre et qui ne veut pas importuner des amis qui ont financé leur parti politique et qui vont leur donner une bonne grosse job payante, après leur mission politique téléguidée. Les libéraux, ce sont des drones politiques activés par les classes supérieure et suprême. Pas grave, les libéraux de Philippe Couillard vont aller chercher l’argent ailleurs. Où? Je me le demande : pouvez-vous m’aider à trouver la réponse?

SNC-Lavalin pour finir
Le nouveau patron de SNC-Lavalin, Neil Bruce, vient d’en larguer une bonne : « Corruption. Ottawa punit injustement 40 000 travailleurs, plaide la firme SNC-Lavalin » (La Devoir, 11 novembre 2015). Il a bien dit « Ottawa » pas Québec, Québec et le PLQ ne punissent jamais les corrupteurs, au contraire, il les subventionnent. Monsieur Bruce, comptez-vous chanceux que vos cadres qui ont fraudé ne vivent pas aux États-Unis, car ils seraient en prison depuis longtemps et pour longtemps et comptez-vous chanceux que SNC-Lavalin ne soit pas incorporée et domiciliée aux States, car ça fait longtemps que vous auriez payé des millions en amendes et en pénalités, alors qu’ici au Québec, vous n’avez encore rien remboursé pour les fraudes commises. Ici au Québec, c’est le « free for all » pour les truands et les mécréants à cravate. D’ailleurs, c’est pas votre firme qui, comme punition, a été mandaté pour être le chef de file de la construction du pont Cha
mplain.

Faut peut-être pas supposément punir les 40 000 travailleurs de SNC-Lavalin, mais faut faire payer et emprisonner les dirigeants et exiger un remboursement des actionnaires de l’entreprise. Êtes-vous d’accord avec ça monsieur?

Monsieur Bruce, puis-je vous rappeler, qu’il y a environ une douzaine d’années aux États-Unis, le plus gros producteur et distributeur d’énergie Enron et leur firme de vérificateur externes Arthur Andersen, alors un des cinq plus gros cabinets d’experts-comptables au monde ont été acculés à la disparition, au démantèlement et à la faillite par le gouvernement américain suite à une des plus grandes fraudes de l’histoire? Rappelons encore une fois qu’aux États-Unis, l’entreprise qui commet un crime, et peu importe son envergure, se verra poursuivi par le gouvernement ainsi que leurs gestionnaires, quitte à ce qu’elle crève sous le poids des amendes et des peines de prison. En passant, monsieur Bruce, les milliers d’emplois perdus chez Enron et chez Arthur Andersen ont été récupérés par d’autres compétiteurs comme il en serait de même pour vos 40 000 employés si SNC-Lavalin devrait disparaître. Dans ce cas, les gros perdants seraient les dirigeants et les actionnaires. Mais, monsieur Bruce, vous n’avez pas à vous inquiéter outre-mesure, car au Québec avec le PLQ au pouvoir, c’est plutôt tolérance absolue envers les gros qui font dans la corruption, la collusion et les paradis fiscaux. Par contre, c’est tolérance zéro pour les commis d’État et le monde ordinaire.

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