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De la conscience humaine(fermaton.overblog.com)

LE MYSTÈRE DE L'AMOUR, C'EST MATHÉMATIQUES(fermaton.overblog.com)

31 Août 2015, 22:55pm

Publié par clovis simard

LE MYSTÈRE DE L'AMOUR, C'EST MATHÉMATIQUES(fermaton.overblog.com)

LE MYSTÈRE DE L'AMOUR

Ce n'est que de l'amour que vient la vie.

"Il faut prendre et reprendre sans cesse le risque d'aimer pour avancer au large". Jean-Paul II.

· "Prendre et reprendre…" : dans toute vie, il y a une invitation au redémarrage, sans lequel on ne peut pas passer certains caps de son existence.

· "Le risque d'aimer…" : c'est l'aventure principale de l'existence, évidemment risquée. Par l'amour, on s'ouvre, on devient sensible, on prend plus de coups que ceux qui n'aiment pas. Une aventure, c'est-à-dire le lieu où surgit l'inattendu.

· "avancer au large" : la largeur et la profondeur de l'âme. Sans peur des vagues. Angoisse veut dire étroitesse en latin. L'amour dilate l'âme, nous met au large. L'angoisse nous étrangle.

Extrait de l'encyclique “Nuevo millenio”, au chapître 4, "Témoins de l'amour" : il nous faut "faire de l'Église l'école et la maison de la communion".

Nous avons à renouveler notre perception de l'amour. Les animaux sont des êtres d'instinct : la part de programmation en eux est très forte, à la différence de l'être humain (poids de l'éducation, de notre histoire, de nos blessures…). D'où la nécessité d'une réflexion. L'Évangile est une véritable école d'amour : Jésus choisit ses disciples pour les former à son amitié. Le plus beau des langages d'amour est celui de la poésie : dans la Bible, le Cantique des cantiques développe toutes les facettes et richesses de l'amour en cinq poèmes, qui peuvent se lire à plusieurs niveaux : amour entre un homme et une femme, entre l'Époux et l'Épouse, entre Dieu et son peuple…

"Je parle de l'amour : il me semble que je l'insulte, tant mes paroles sont loin de la réalité…" - Sainte Catherine de Gênes.

Amour de l'homme : agir de l'homme. Une morale ne peut se déployer que si elle est fondée sur une anthropologie, une vision de l'homme. Dire "l'amour relève d'un choix libre" suppose une vision de l'homme.

1 - La primauté de l'amour

Primauté, voire priorité, à certaines phases de l'existence humaine. Un mystère est quelque chose donné par Dieu, une révélation qui nous déborde et en même temps nous fait vivre. Il y a une manière chrétienne d'aimer Dieu, de s'aimer soi-même, d'aimer son prochain. Il y a un peu de confusion chez les chrétiens : qu'est-ce que cela m'apporte d'être chrétien (comme contraintes...), si cela ne me fait pas vivre ?... Il est important de rappeler la différence spécifique du christianisme. L'effet de l'amour est la soif, le désir. L'amour a-t-il la primauté dans notre existence ?

Il est essentiel de trouver le sens de notre existence, s'agissant de notre existence personnelle comme de celle d'un ensemble (d'un peuple, du peuple de Dieu). Nous avons beaucoup de raisons de vivre. Mais on peut se tromper sur le sens de son existence, en ne voyant pas jusqu'à quel but ultime nous mène notre chemin. (Allons-nous à Orphin ?… ou à Épernon ?) Parce que nous arrêtons à des "buts" intermédiaires. Cf. l'évangile du jeune homme riche (Mc 10 ou Mt 9), où Jésus répond : "Va, vends tous tes biens aux pauvres, puis viens et suis-moi" au jeune homme qui lui demande : "Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?". Lui sait quel est le but ultime de son existence. Il en ignore le chemin. Ce dynamisme qui nous fait tendre au but ultime va permettre de tendre et de déployer toutes nos énergies. Posez-vous cette question : quel est le sens de ma vie ?

Aimons-nous l'amour ? On ne peut pas aimer des personnes si on n'aime pas l'amour d'abord. Surtout quand on sait, lorsqu'on est chrétien, que l'Amour est une personne qui s'appelle l'Esprit saint. Aimez-vous l'Amour ?…

Saint Augustin, quand il est arrivé à Carthage - il avait 16 ans 1/2 ou 17 ans - écrivait : "Je n'aimais pas encore, mais j'aimais à aimer. Je cherchais sur quoi porter mon amour, dans mon amour de l'amour." Sinon, on perd cette fidélité et cette ténacité qui caractérisent le véritable amour. "Je haïssais la sécurité… Je me ruais dans l'amour dans lequel je désirais me prendre…" Saint Augustin ne s'est converti qu'à 32 ans, lui que l'on appelle le docteur de l'amour, le docteur de la charité.

L'amitié suppose la vie commune.

"Nous nous jugeons nous-mêmes selon la charité que nous faisons à la charité". "L'Amour n'est pas aimé…" (Parole que l'on a prêtée à Saint François d'Assise).

Aimons-nous l'amour ? Ou est-ce que l'amour nous fait peur ?… Posez-vous cette question.

L'individualisme forcené a un prix : l'isolement.

La société a besoin d'amour. La justice ne suffit pas pour réguler les rapports entre les hommes.

C'est un besoin vital. "Le seul climat où l'homme peut continuer à grandir est celui du dévouement et du renoncement, dans un climat de fraternité. Le monde explosera, s'il n'apprend pas à aimer…" Teillard de Chardin. Les enjeux ne sont pas seulement de notre petite vie personnelle. Ce sont des enjeux de société. "Le seul échec de la vie humaine est de ne point parvenir à aimer et à être aimé." Paul VI. Au plan psychologique, il ne suffit pas d'aimer et d'être aimé. Il faut encore faire savoir que l'on aime et savoir qu'on est aimé.

L'amour seul apporte la perfection de l'homme (le bonheur) à l'homme. "Personne ne peut être heureux s'il ne jouit pas de ce qu'il aime." - Saint Augustin.

Il ne suffit pas d'aimer, il faut aussi jouir de ce que l'on aime. L'amour fait qu'il y a toujours une distance entre celui que j'aime et moi, un manque, qui crée une souffrance. L'amour crée un manque, un désir, un creux. La jouissance de l'amour crée la joie.

"L'homme ne peut vivre sans amour. Sa vie est privée de sens s'il ne reçoit pas la révélation de l'amour." Jean-Paul II.

Au ciel, il y a deux biens. La béatitude principale est de voir Dieu, la béatitude secondaire est de retrouver les autres en Dieu, dans une communauté d'amour entre tous les saints (la communion des saints).

Le commandement de l'amour. Dieu énonce un commandement : "Aime-moi !" Pouquoi ?… Le commandement divin énonce les lois naturelles de l'amour, à prendre librement. Dieu sait que c'est dans le commandement de l'amour que l'homme pourra s'épanouir.

L'amour part d'une personne et va à une personne. Peut-on aimer les choses ? Par exemple, le chocolat ? Oui, on peut aimer une chose, si c'est en lien avec des personnes. L'argent : je ne peux pas en faire une fin absolue. L'homme est pris au sein d'un univers, comme les pierres d'une voûte dépendent de la clé de voûte. L'homme est lié organiquement à l'univers. L'univers tout entier est revêtu d'humanité, de même quue l'homme est revêtu de l'univers. Quand je dis : j'aime ma situation, mon activité, mon travail… Entre "J'aime mon travail" et "J'aime les personnes avec qui je travaille", il peut y avoir un abîme… Les personnes sont triples : Dieu, moi, les autres.

Prenons garde à l'amour des choses, à la perversion du matérialisme.

Ne croyons pas que ses fruits pervers ne soient pas portés dans notre cœur (quand on voit comment les questions financières peuvent ruiner un couple…).

La beauté de l'amour dépend de ce que tu vises, de ce que tu aimes. Les niveaux de profondeur sont donnés par ce que l'on vise. C'est ce que nous visons qui fait la qualité de notre amour. Saint Augustin disait : "Tu aimes la terre ?… Tu es terre. Tu aimes Dieu ?... Tu es Dieu."

La matière est faite pour unir, pas pour séparer. Comment un couple peut-il fonctionner autrement que sous le régime de la communauté des biens ?

Quelle importance a, dans mon existence, le besoin d'aimer, d'être aimé ? L'amour est-il premier dans ma vie ?

L'amour n'est pas une idée, mais une relation vivante. Nous ne sommes pas des "monades", des entités closes sur elles-mêmes, ayant un contact minimal avec leur environnement (comme des sphères). La solidarité, c'est une communauté de destin. Cette solidarité profonde doit nous faire réfléchir sur ce qu'est l'homme. L'amour est attraction. Il y a une attraction, un "amour" entre la terre et la lune, entre le feu et le ciel. Tous les éléments interfèrent entre eux : le battement d'aile d'un papillon provoque l'ouragan sur l'Atlantique. Et il n'y aurait pas d'interaction entre les hommes ?… Il y a des champs de forces entre les hommes, des forces d'attraction, de répulsion, qui se nomment amour.

La volonté est la capacité de l'homme à se mobiliser. Le jour de son mariage, on ne dit pas "Je t'aime", mais "Je veux". L'amour est une "disposition favorable de la volonté et de l'affectivité à l'égard de ce qui est ressenti comme bon" (définition du Larousse). "L'amour n'est rien d'autre qu'une volonté ardente" - Saint Augustin.

NB : il faut être volontaire, et pas volontariste, la volonté doit être prise par un but. Le volontariste n'est pas mobilisé par une fin qui l'attire. On parle du volontarisme de la prière : le moine a un jour goûté, fait l'expérience, que la prière était bonne. Même avec des périodes de désert. Le bien devient bon, parce que je l'ai goûté.

Quel est le mouvement de la volonté en nous ? Il y a deux facultés spirituelles en nous : l'amour et l'intelligence. C'est l'Esprit qui agit dans notre esprit. Il y un langage symbolique, dans la Bible : la zone la plus intérieure, c'est le cœur. La zone la plus passionnelle, ce sont les reins.

La volonté est l'expiration de l'esprit, elle s'exprime de l'intérieur vers l'extérieur. L'intelligence est l'inspiration de l'esprit. La volonté, dans l'amour, part toujours du plus profond pour aller vers le plus extérieur, traverse toutes les strates, tout le psychisme. Un amour purement spirituel ne peut pas être. En sens inverse, les "passions" humaines diffèrent de celles des animaux : elles ont toujours une dimension spirituelle. L'esprit humain a besoin du temps. La construction d'un amour se fait dans le temps.

La dynamique de l'amour est toujours celle-là : du plus intérieur vers le plus extérieur. Elle a toujours la caractéristique du don. C'est pourquoi il faut toujours s'interroger : où cela s'enracine, en moi, au plus profond ? Est-ce que mon cœur est touché ? Comme les disciples d'Emmaüs, dont le cœur brûlait… C'est l'amour qui doit produire des œuvres. On peut accomplir des actes de charité toute sa vie sans aucun amour dans le cœur. Ce que je fais, est-ce que je le fais par amour, et pas par plaisir ?… Cela doit traverser et enrichir tous nos actes.

L'amour est le mouvement de la volonté qui saisit tout l'être humain. Mouvement qui permet, par la volonté, la maîtrise. Si c'est seulement l'affectivité, on n'est plus soumis à la maîtrise de l'Esprit. Le corps achève le mouvement de l'amour. Pour aller, si l'amour est suffisamment fort, jusqu'à la Transfiguration de notre corps.

L'aspect du don et du désir.

Le mouvement de l'intelligence, qui part du plus extérieur, des sens, des sensations, pour aller vers le plus intérieur, le concept, peut être perverti, comme le mouvement de la volonté : je prends, pour ramener à moi. Il y a un débat, une opposition malsaine entre le désir et le don, dans le catholicisme. On parle d'amour oblatif : s'il y a un véritable amour, il y a nécessairement de la joie. Don et désir ne s'opposent pas. À l'opposé, il y aurait ceux qui se laissent gouverner par leurs désirs, que l'on confond avec leurs envies (l'envie est à la même strate que le plaisir dans l'affectivité). Le grand témoin de l'union des deux est Augustin.

Le don du désir : le désir n'est pas du tout coupable, ni même strictement passionnel. Sinon, comment tous les psaumes parleraient-ils du désir de Dieu ? Le désir est la conscience intérieure qu'un autre être agit sur moi. C’est l’impact qu'a l'attraction d'un objet extérieur à moi, mais qui agit sur moi. Il faut s'abstraire de l'univers pour entrer en indifférence avec les choses. Le désir de bonheur est universel : à quel objet qui nous attire correspond-il ?… Est-ce l'idéal de moi-même, ou l'existence de Dieu qui nous attire à Lui ? On comprend qu'on puisse désirer quelque chose dont on n'a pas encore l'expérience. L'être humain est à l'image d'un Dieu qui est pure relation en lui-même. La force ultime, la puissance ultime présente dans l'univers, c'est l'amour. La toute puissance de Dieu, c'est sa puissance d'amour, c'est la force de son amour. L'amour est une force, c'est la plus grande des forces. La racine du mot "passion " est subir : dans mon désir, dans ce qu'il y a de plus profond en moi, je suis en dépendance des autres. L'amour est une force intérieure qui réagit à la présence des autres : cette réaction, c'est le désir. Le don du désir : nous pourrions demander au Seigneur de réveiller en nous nos désirs. Le désir de Lui. Comment réveille-t-on le désir ?.. En refaisant prendre conscience de la présence de l'objet du désir (toute la publicité est fondée là-dessus). L'imagination déclenche en nous des passions de façon très forte. L'homme qui n'a plus de désir est en profonde dépression.

Le désir du don : naissent des désirs de don en nos cœurs. "En extase" : en dehors de soi. C'est le mouvement même de la volonté qui nous invite à vivre en dehors de nous-même, dans l'objet que nous aimons. Désir d'exister comme en extase, en dehors de nous.

"Dans mon cœur, une angoisse : il porte le fardeau des richesses qu'il n'a pas données." […] "Loin d'être une inclination instinctive, l'amour est une décision volontaire d'aller vers l'autre. Elle est le secret du bonheur."Interrogeons-nous, si dans notre manière de donner, nous ne trouvons pas de joie. Il nous faudra apprendre à distinguer le désir qui atteint la volonté (je désire, parce que je veux) de nos simples envies.

Dans l'amour, y-a-t-il une manière chrétienne d'aimer, inspirée par la grâce particulière de notre baptême ? Nous sommes bien dans la pâte humaine, mais nous sommes différents des autres. L'amour de soi et l'amour de l'autre sont impliqués dans la question du bonheur. Mais avant d'aborder ces thèmes, il est important de poser certains discernements.

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